Saturday, June 24, 2006

 
sakina safadi l'un des fondeures de jil jilala .
Sakina Safadi : la première dame de la vague Nass El Ghiwane – Jil JilalaLe groupe Nass El Ghiwane, ses compagnons de route.Incontestablement, Sakina Safadi est l’une des figures les plus mémorables de la fameuse vague musicale populaire des Nass El Ghiwane et Jil Jilala. Tous les Marocains de la génération des années 70 se rappellent encore, non sans nostalgie, que cette femme avait été la toute première " dame " marocaine à s’investir dans ce mouvement qui , à l’aube des années 70, avait complètement bouleversé les données de la chanson marocaine. Aux côtés des disparus Boujmiâ, Larbi Batma, Mahmoud Saâdi et des survivants Omar Essayed, Allal Baâli, Moulay Tahar Esbahani, Moulay Abdellaziz Tahiri, Mohamed Derhem et Hamid Zoughi, Sakina Safadi a finalement toutes les qualités d’une artiste pionnière de cette vague qui, en son temps, avait totalement remis en question une chanson marocaine qui peinait encore à trouver ses marques. Tous les Marocains qui ont adopté cette chanson populaire et progressiste avaient apprécié le fait que ces hommes de théâtre formés à l’école de Tayeb Seddiki aient finalement choisi une dame de la trempe de Sakina Safadi pour mieux illustrer l’émancipation de la femme marocaine et sa capacité d’aller le plus loin possible dans ce genre musical tout a fait révolutionnaire. Mais avec le temps, les données vont changer. Abderrahmane Pako quittera les Jil Jilala pour Nass El Ghiwane, Moulay Abdellaziz Tahiri, après avoir été l’un des créateurs historiques de Nass El Ghiwane va être avec Moulay Tahar Esbahani et Mohamed Derhem l’un des principaux instigateurs de l’orchestre concurrent des Jil Jilala. Avec la différence qu’entre les uns et les autres, Sakina Safadi sera finalement la grande sacrifiée de l’opération. Avec un passé aussi prestigieux et un itinéraire qui lui avait permis d’être parmi les femmes les plus audacieuses qui avaient, entre autres, chanté la fameuse Laâyoune Ainia ( Laâyoune sont mes yeux) et effectué des périples historiques à travers les casernes et les campements des Forces armées Royales en pleine guerre du Sahara, Sakina était devenue un symbole. Jusqu’au jour où des événements extra artistiques vont la contraindre à un repos forcé !... Avec un mari malade et une situation familiale, on ne peut plus précaire, Sakina Safadi est aujourd’hui une artiste qui souffre le martyre. Aucune ressource financière stable et surtout aucune considération de la part de toute la classe culturelle, à l’exception de quelques initiatives isolées de certains plasticiens. À tel point que le destin de Sakina commence à faire dire à certains de ses semblables que " finalement, le qualificatif d’artiste rime parfaitement avec celui d’air triste ",. Une femme désabusée et constamment scandalisée par le sort que les temps nouveaux lui ont finalement réservés. Plus qu’un appel à la solidarité ou un acte de bienfaisance, c’est à un geste de considération que réclame cette femme qui traîne derrière elle près de quarante ans de travail et de présence effective sur scène mais qui n’a pas, hélas, l’air d’avoir été récompensée à sa juste valeur. Voilà un nouveau cas qui mérite une attention particulière de la part de tous ceux qui se disent au service de la promotion de l’image de marque des arts et des artistes marocains.

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